Le mensonge de notre imperfection

Comme vous, j’ai appris très jeune que j’avais des défauts. Je ne le savais pas avant qu’on me le fasse comprendre. Ma famille, mes professeurs, ma religion… Bref la « société » me disait qu’il y avait en moi quelque chose qui clochait, quelque chose à changer.

Comme n’importe quel enfant innocent j’ai acquiescé et me suis donc retrouvé, malgré moi, dans une quête qui allait durer une grande partie de ma vie, et me rendre profondément malheureux. Je devais devenir parfait (et donc devenir quelqu’un d’autre).

Tout au long de ma vie je me suis jugé coupable d’imperfection et malgré tous mes efforts pour devenir enfin quelqu’un-comme-il-faut, je n’y suis jamais arrivé. Au bout d’un moment, j’ai même pris conscience qu’à l’image de la lune dans le ciel, peu importe ce que je faisais, cette perfection à atteindre restait toujours aussi lointaine, désespérément hors de portée…

C’est alors que j’ai été mis en contact avec l’œuvre de Don Miguel Ruiz et notamment de son livre La voix de la connaissance. Il y explique la mécanique de notre système de croyances et comment celui-ci prend le contrôle de notre vie pour que nous vivions la vie dictée par la voix-qui-parle-dans-notre-tête (et non celle de notre être authentique). En le lisant, j’ai senti des nœuds se délier, un basculement, une sorte de réconciliation intérieure… et quelque chose en moi s’est mis à sourire, à sauter de joie !

Aujourd’hui j’ai compris que les humains à l’image de toute la création sont parfaits. Bien sûr, nous faisons des « erreurs », nous nous « trompons » de chemins, mais c’est ainsi que nous apprenons, que nous faisons l’expérience de la vie. Nous sommes des explorateurs ! Un bébé naissant est-il imparfait parce qu’il ne sait pas marcher ou parler ? Non, il n’a pas de défaut de fabrication, il est juste au début de sa vie… Une vie qui bien vite deviendra un jeu, une chasse aux trésors… jusqu’au jour où on lui dira « personne n’est parfait ».

Ce mensonge que l’on se répète machinalement de génération en génération est si gros, si énorme, que personne n’ose le remettre en question… et pourtant… essayez pour voir. Je l’ai fait. Et par bonheur, à partir de cet instant, j’ai cessé de vouloir devenir quelqu’un d’autre et j’ai enfin été capable de m’aimer au présent, de m’accepter tel que je suis.

Depuis, je continue mon chemin comme avant. Je continue à faire des efforts pour actualiser mon potentiel, pour être pleinement moi-même… mais ma vie est redevenue un jeu, une chasse aux trésors ! Et mon bonheur, je peux maintenant le trouver en chaque instant, et non pas dans un hypothétique futur-où-je-serai-enfin-parfait. Et ça ça fait toute une différence !

Jean-Philippe Ruette
Au-delà des écrans

Photo : Mathieu Chatrain (BKsR Photographie)


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