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Être une femme artiste en Afghanistan est loin d’être anodin. Et pourtant, les femmes sont au cœur de l’œuvre de Shamsia Hassani, première street artist d’Afghanistan. L’artiste peint les femmes à l’aérosol, en burqas bleues, mais loin d’être soumises. Grandes, fières, cheveux au vent, accompagnées d’un instrument musical, symbole de liberté. Sans bouche et les yeux mi-clos, l’artiste montre ainsi que pour les femmes afghanes, la parole est interdite Elle veut trouver un moyen de les faire sortir de l’obscurité, ouvrir leurs esprits, dans un pays où les droits de l’homme sont bafoués et ceux des femmes considérés comme secondaires.
Mais que devient cette professeure de la Faculté des beaux-arts de Kaboul aux œuvres aussi bouleversantes que dérangeantes? Je pense à elle. Se terre-t-elle à Kaboul? Est-elle en sécurité? Nous sommes si impuissants devant la désolation d’un peuple devant fuir la terreur.
Shamsia Hassania est sur les réseaux sociaux et son compte Instagram laisse penser qu’elle aurait quitté sa ville pour les États-Unis. Des admirateurs lui demandent régulièrement si elle va bien, mais pour des raisons de sécurité, la jeune artiste évite de répondre à ces questions. Le 21 août dernier, elle écrivait toutefois : « Merci pour vos messages et merci de penser à moi. » Elle n’a plus accès aux murs de Kaboul, mais elle continue de s’exprimer en publiant des dessins sur les réseaux sociaux. Une semaine plus tard, le 28 août, elle a dévoilé une œuvre où l’on voit une fille couverte de taches de sang, l’illustration du drame qui s’est joué pendant des jours à l’aéroport de Kaboul. La légende indique : « Ils tuent des gens qui veulent fuir les talibans. Le cauchemar ne finit jamais. »
Pour toutes nos sœurs du monde qui se mettent en danger afin de dénoncer l’injustice, la violation des droits humains les plus élémentaires, puissions-nous avoir une pensée et poursuivre notre projection d’un monde meilleur.
Nous devons penser et projeter le monde que nous souhaitons voir se matérialiser avec force, foi et conviction.
Véronique Cloître
Mieux la connaître
Bonjour Véronique. Merci de nous présenter Shamsia Hassani. Quelle artiste audacieuse et douée! L’Afghanistan a besoin d’elle, le reste du monde aussi. Longue vie à cette femme!
Merci Marie de votre retour. Oui Shamsia est très courageuse. Elle ose ! Dans un pays et une culture où les femmes sont cachées dans les coffres des autos pour se déplacer… L’audace de vouloir faire changer le monde avec créativité, fraîcheur et Beauté est bel et bien un attribut du Féminin divin.