Lettre à toi, ma fille

Marie LeBlanc

Lettre à toi, ma fille

Tu m’as charmée dès le commencement de notre vie ensemble le 14 mars 1981, que j’ai vu la douceur sur ton joli visage et ta chevelure rousse. Une petite fille!

Tu es née dans un monde que je ne pouvais voir qu’à moitié. J’étais myope et il restait beaucoup de l’enfant insouciante que j’avais été. J’ai encore la vue trouble, mais je suis sortie de l’insouciance. Toi, tu n’y as jamais été. Tu prenais plaisir à jouer, oui, mais parallèlement, ta conscience s’est très tôt développée. Tu n’acceptais aucune discrimination, surtout pas celle que subissaient les filles, les femmes que tu observais. Cette lucidité à un âge si jeune me fascine encore.

Enfant douée, tu captais vite les matières scolaires. Je me rappelle tes premiers pas, je revois l’escalier rouge brique, tes yeux rieurs et fiers qui me regardaient, et toi, petite canaille bien résolue à le grimper jusqu’en haut. C’est un beau souvenir. Mais quelle galère pour te mettre au lit le soir! Dormir? « Non, maman! »

Tu n’as pas suivi mes traces. Tu semblais avoir un but et savoir comment faire pour l’atteindre. Le temps a passé, laissant en ta mémoire les bons et les durs moments. La vie pour toi, c’est du sérieux. Mais un sérieux mélangé à une grande dose d’humour et de folie. J’adore quand tu te lâches lousse. Te voir, t’entendre rire a beaucoup d’effet sur moi, c’est comme un soleil qui me console et me guérit de tout.

Des amies : c’est ainsi que tu définis notre relation. Inversement, mon lien avec toi n’est pas ressenti comme de l’amitié. Il y a tout de suite confusion quand je m’imagine appeler « amie » un être, même adulte, qui a grandi dans mon ventre et que j’ai enfanté. Je me sens ta mère, assumant toute la pesanteur associée à ce mot. Au Pays maternel, la géographie est déroutante : amour, culpabilité, soin, compassion, regrets, doute, confiance, don de soi, abandon, fierté… Un territoire montagneux, jamais de lentes plaines tranquilles. Jamais ennuyeux non plus.

Être mère est une sacrée aventure. Être ta mère… Là, je reste sans mot, mais si tu voyais mon sourire, alors que tantôt il pleuvait des larmes. Tu es belle, généreuse, loyale, ma fille, et tellement plus encore. Une page sur Word Press, c’est bien peu pour souligner tes quarante ans et dire combien je t’aime. Bonne fête Éli!

Ta mère


Un chaleureux 8 mars à toutes les femmes!
Bonne fête ROSE!

Marie
Mieux la connaître


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