La pandémie de l’ombre

Dans le monde, une femme sur trois est victime d’agressions physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Un chiffre accablant qui présente la violence à l’égard des femmes comme l’une des formes de violation des droits humains les plus systématiques et les plus répandues. Elle sévit dans l’espace public, comme dans la sphère privée. Depuis le début de la crise de la COVID-19, les rapports des associations et institutions montrent que la violence contre les femmes et les filles s’est intensifiée dans les pays du monde entier. En effet, alors que toutes les mesures et préventions visent à gérer cette crise, les femmes et les filles victimes de violence sont de plus en plus isolées des personnes et des ressources qui peuvent les aider. Restons donc vigilants afin de prévenir la violence. Il est impératif que les victimes puissent avoir accès aux services essentiels, tels que la santé, la justice et la police, les services sociaux, l’assistance téléphonique…

8 mars journée du droit des femmes, l’occasion de nous rappeler que nombre de nos sœurs n’ont pas accès aux droits les plus fondamentaux.

Témoignage d’A., Algérienne

A. est belle. Son visage est marqué par des cicatrices, mais son regard fier parle pour elle. Elle a subi la violence extrême (coups, blessures au couteau sur le visage, fractures diverses). Ses agresseurs : son père et ses frères. A. revendiquait le droit d’être une femme libre en Algérie. C’est pourquoi elle a été séquestrée, menacée de mort et blessée dans sa chair : son corps en témoigne. Mais A. est aussi un message d’espoir.

« Aujourd’hui, je vis dans un pays libre. Je parle plusieurs langues, je suis cultivée. J’aime m’habiller, être belle, féminine. Et je suis libre de vivre avec l’homme que j’aime. La femme doit se détacher de ses chaines. Une femme n’est pas une machine à enfanter, mais elle choisit de donner la vie. Entre nous, les femmes, nous devons partager nos émotions : c’est important de coguérir! »

Véronique Cloître
Mieux la connaître