L’importance du transgénérationnel

Camille Sfez

La dévalorisation du corps féminin et le fait que les menstruations témoignent du poids d’être femme est une croyance qui se transmet souvent dans une famille, à moins que certains éléments transgénérationnels soient examinés. De ce fait, les règles sont vécues dans la douleur, le déséquilibre ou s’accompagnent d’un syndrome prémenstruel important. Ces symptômes, loin d’être normaux, sont le signe qu’il y a à sonder son arbre généalogique. Comment votre mère et vos grands-mères vivaient-elles le fait d’être une femme ? Quels messages vous ont-elles transmis ?

Sonder, écouter son arbre, c’est s’interroger sur la vision des générations précédentes. La gynécologue et acupunctrice Danièle Flaumenbaum fut l’une des premières à souligner l’importance d’effectuer cette démarche lorsqu’on s’interroge sur son féminin (Femme désirée, Femme désirante, Payot). Bien sûr, c’est un travail en profondeur qui doit se faire accompagnée par un-e professionnel-le. Il permet de mettre en évidence les résonances entre les places dans la fratrie, les dates de naissances, les maladies et les prénoms qui se transmettent. Vous pouvez ainsi prendre conscience de votre lien particulier avec votre grand-tante paternelle, née à quelques jours près à la même date que vous, soixante-ans plus tôt, par exemple. Comprendre comment elle a vécu, et surtout à quels blocages elle a été confrontée, permettra de vous alléger, si son histoire résonne avec la vôtre. Parce que, tout simplement, une femme qui n’a pas pu accéder à une vision positive de son corps sexué ne peut la transmettre aux générations suivantes.

Alors, une pathologie, une croyance à propos de son corps de femme, un interdit au plaisir se répètent. Considérée d’un point de vue positif, cette répétition est l’élément permettant qu’une prise de conscience se produise dans la lignée généalogique. Cette « géniale logique » nous aide à créer notre vie comme on le souhaite, sans imiter nos aïeux.

Connaître notre histoire permet de nous situer par rapport à notre arbre, de dire : « je reconnais vos chemins de vie, je vous remercie et je sais que vous avez fait de votre mieux. À mon tour de faire de mon mieux, et pour cela, je souhaite me défaire de ce message auquel vous avez cru ». Si nous avons la chance d’avoir une mère qui pose une parole vraie sur ce qu’elle a vécu, elle nous aide à renforcer notre sécurité et à savoir que nous pouvons être plus épanouie qu’elle.

Camille Sfez


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