J’ai beaucoup écrit sur la nécessité pour l’homme d’ouvrir son cœur, à quel point c’était une étape essentielle sur le chemin de la guérison… sur le chemin de la relation sacrée. En effet, c’est grâce à cette ouverture que l’homme en arrive finalement à reconnecter sa sexualité avec son cœur. Et c’est seulement à partir de cet instant qu’il commence à offrir à la femme de l’Amour lorsqu’il s’unit avec elle, lorsqu’elle lui ouvre son corps.
J’ai récemment été amené à tourner mon regard pour voir cette situation du point de vue des femmes… et je me suis replongé dans ces années douloureuses en me mettant à sa place à elle.
Je me suis revu tentant de lui «vendre» mes fantasmes, tentant de l’intéresser à ma propre vision de la sexualité, faite de positions, de scénarios, de moyens-pour-arriver-à-mes-fins… Et je l’ai vue, elle, tiraillée, déchirée entre ce qu’elle sentait intérieurement: que cela n’était pas de l’Amour… et sa raison qui lui dictait ses devoirs de femme-parfaite-selon-la-société. Ouch!
J’ai vu alors la trame de fond de notre histoire, de toutes les histoires de couple depuis si longtemps… J’ai vu cette culture où j’ai grandi en apprenant que les uns doivent être servis, et les unes doivent servir… Je nous ai vus jouer inconsciemment ces rôles appris du prédateur et de la victime, de l’abuseur et de l’abusée… tout cela au mépris de nos vraies natures, par ignorance et pour un paquet de mauvaises raisons… telles que la peur de déplaire, la peur de blesser, la peur de perdre… la peur qui emprisonne…
Avec le recul, je vois que c’est elle qui m’a forcé à changer, c’est bien elle qui en refusant de jouer le «jeu», en refusant d’être pénétrée sans Amour… m’a vraiment lancé dans la tourmente… dans les remises en question… et finalement dans cette Quête libératrice vers la guérison.
Merci!
Jean-Philippe Ruette
Au-delà des écrans
