Guérir ensemble notre féminin…

Véronique Cloître

Pour cette date anniversaire, je me confie…

Mon histoire est celle d’une femme qui pendant des incarnations a perdu une partie d’elle-même : sa force sacrée. Je renouvelais encore ce processus pour cette vie sur Terre-Mère : durant des années, j’ai accepté la violence, l’humiliation, la perte d’estime de soi. Complice de mon destin, je subissais des violences psychologiques. Ce sont les sournoises, plus méconnues, celles qui tuent à coups de mots, sans coups de poing, sans marques visibles. Et comme on ne saigne pas, on ne parle pas. On s’applique même à faire semblant pour protéger les enfants. Mais la souffrance est bien là, et eux-mêmes la portent également. Jusqu’à ce jour en 2006, où une juriste d’un centre d’information pour les femmes, après avoir longuement écouté mon récit de vie, me dit : « Vous êtes une victime ». Ce mot a déclenché en moi un déclic, une reconnaissance de ma souffrance. Je n’étais pas folle et je n’inventais rien ! Je me suis sentie libérée, consciente que tout était faussé et que cette vie ne me correspondait pas. Je respirais à nouveau. Je savais que j’allais retrouver ma force, ma puissance, mon Autorité. À cet instant j’ai envoyé à l’Univers cette intention : si je m’en sors, je viendrais en aide aux femmes dans le monde, celles qui ne connaissent pas leurs droits, celles qui ne peuvent s’exprimer, celles qui sont bafouées par les traditions. Je m’en suis sortie. Lorsque le moment a été juste, l’Univers me l’a rappelé. Ce fut long. Soigner ce féminin blessé, se relever, reprendre confiance a pris du temps, mais quelle aventure aujourd’hui…

Baroudeuse, photographe captivée par l’humain, je parcours le monde et suis fascinée par les visages de ces femmes qui ne se sont jamais regardées pour la plupart. Souvent en souffrance, elles viennent me voir et se confient par un simple regard, une main qui m’agrippe, me montre une blessure, un enfant malade. Je les photographie pour qu’elles se trouvent belles et je repars avec leurs confidences trop lourdes. J’ai envie d’écrire, de dénoncer, mais je ne sais comment débuter. En France, on me confie des ateliers où des personnes (beaucoup de femmes) démolies par les drames de la vie tentent de se reconstruire. Je leur parle d’estime de soi, ensuite la photo et l’écriture libèrent ce qui est trop lourd. Et si je faisais de même avec ces femmes dans le monde niées à elles-mêmes, ignorantes parfois de leurs droits, et souvent de leur force ?

L’impulsion véritable d’écrire me fut donnée en rêve par un être d’une grande beauté qui a fait sien le combat de relever la femme au cours de ses différents passages sur notre terre. Cet être m’a accompagnée de sa force et de son amour pour que je parte à la rencontre de ces femmes. Je réalise ma mission en les aidant à reconnaître ce qui a été blessé, à le libérer… J’écris pour elles. Je leur parle de leur puissance intérieure, de leur beauté, de leur dignité, bien sûr. Ces femmes bafouées, maltraitées, violentées, apprennent leurs droits. Elles comprennent qu’elles ne doivent plus accepter la violence. Elles vont alors puiser en elles la force de vie pour se reconstruire, une force insufflée et portée par l’énergie du Féminin divin. Je porte alors des témoignages de souffrance et en même temps des témoignages de lumière, de reconstruction, de courage, de création. Je rencontre des mères du monde tous les jours. Elles sont si nombreuses.

Oui, le Féminin sacré est cet élan qui insuffle notre terre. Accueillons-le en nous, car il marque le retour vers qui on est, il nous reconnecte à la vie, au vivant, au sacré. Le Féminin sacré est cette porte ouverte sur un nouveau monde. Pour pénétrer par cette porte, nous devons mourir à nos vieux systèmes, nous guérir de nos blessures, nous relever, retrouver notre propre autorité. Le livre s’écrit au fil des rencontres, des partages. Je fais confiance et m’abandonne à ma guidance. Je rencontre Lise qui m’accompagne dans ma guérison.

L’association « Mères du Monde » créée le 8 mars 2015 s’est présentée à moi comme une évidence et la continuité du livre Femmes du Monde, Mères du Nouveau Monde (Ed. Dangles, septembre 2014). L’association invite à l’universalité, à la reliance, à la maternité, la Féminitude, à l’enfantement qui accouche du beau pour transformer le monde. Elle a pour mission d’accompagner les actions vers l’épanouissement global de l’être. En m’affranchissant d’un joug qui ne convenait plus à mon être, je m’engage aussi sur un travail collectif libérateur, celui de faire entendre la voix des femmes, celui de révéler l’expression supérieure du féminin. Aujourd’hui, je poursuis mon voyage auprès des femmes du monde, forte du message délivré par le livre. Je donne des conférences et anime des cercles de femmes. Dans ma vie professionnelle, j’accompagne des femmes vers leur reconstruction.

Et je remercie…

Om Shanti Om
Véronique

Avec les femmes du rif marocain


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