Un cercle, mille cercles!

Jean Gagliardi

Depuis toujours, les femmes se sont assemblées en cercles. Il y a là, nous dit le théologien Matthew Fox, un antidote au désir de domination qui caractérise souvent le genre masculin. Il oppose ainsi l’histoire de Sarah, l’épouse d’Abraham, qui réunissait les femmes en cercles, à celle de Jacob qui, après s’être battu avec l’Ange, voit une échelle au sommet de laquelle se tient Dieu. Ce modèle de l’échelle, et du « Plus près de toi, mon Dieu », a justifié symboliquement toutes les hiérarchies. Sarah, en créant les premiers cercles connus de femmes, a ramené la divinité sur terre, parmi nous.

Depuis quelques décennies fleurissent les cercles de femmes et les festivals du Féminin. Pour elles, c’est l’occasion de se retrouver entre femmes dans un espace protégé et de restaurer la féminité sacrée. Il est temps que les hommes leur emboîtent le pas et créent leurs propres cercles. Les hommes ont en effet à se retrouver pour échanger sur les nécessaires évolutions de leur genre à notre époque, en accord avec le mouvement impulsé par les femmes. Ils ont besoin d’un espace de parole où parler au « je », s’écouter et s’entendre, et laisser émerger de nouvelles formes de masculinité. Celle-ci s’avère en effet de plus en plus diverse, et les cercles d’hommes sont le lieu de naissance d’une nouvelle masculinité sacrée, plurielle.

On peut craindre que de tels cercles soient l’occasion d’un repli sur soi, mais c’est en fait l’occasion d’une régénération, tant de la féminité pour les femmes que de la masculinité pour les hommes. Ces pas de recul et d’introspection, bien conduits, préparent simplement une nouvelle rencontre dans un espace renouvelé.

Jean Gagliardi
Mieux le connaître 


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *