MYRRHA, France

Véronique Cloître

MYRRHALa Dame des étoiles infinies ©Myrrha - basse résol
(SAINT-LÉON-SUR-VÉZÈRE, FRANCE) :

Le Féminin Sacré dans l’art

Après avoir fait ses études aux Arts appliqués à Paris, Myrrha se consacre à l’Art visionnaire. Elle crée notamment des supports de travail en art-thérapie et des jeux initiatiques. « Son âme éprise d’universalité nous fait partager sa quête intérieure en déployant les couleurs du merveilleux et de la luminosité. Son œuvre incite à voyager à travers la diversité des cultures et la richesse des traditions humaines. » Passage extrait de www.latelierdemyrrha.com
« Toute jeune, j’allais souvent me réfugier dans un sanctuaire niché au cœur du massif des Maures, en Provence… à Notre-Dame-des-Anges ! Là, pour la première fois, j’y ai vécu l’appel de l’autre monde et des initiations rendues merveilleuses par la beauté de la nature encore sauvage de ces massifs, entre les mimosas, les chênes lièges et les châtaigniers que je peignais avec passion. Je communiquais avec ce lieu sacré, y dormais la nuit, toute seule dans la forêt, lovée dans mon grand carton à dessin en guise de sac de couchage !

 

J’étais “amoureuse” de la Dame en bleu et blanc, de cette femme revêtue de soleil et couronnée d’étoiles, de cette Vierge qui m’éveillait à mon âme, à ma féminité subtile. J’implorais la grâce divine avec un rosaire d’amour et d’arc-en-ciel dans mes dessins. Je courais après les moutons dans la colline et je voyais des licornes…
J’avais déjà traversé les enfers dans ma petite vie et je savais profondément que cet autre monde où je vivais avec mon art et mon esprit était celui d’où je venais. C’est toujours cette autre dimension parallèle qui a nourri mon âme et sauvé mon corps terrestre… je ne suis pas le corps, mais mon corps est Son Temple. Ce qui n’a pas empêché de multiples réajustements avec la matière, mais ça, c’est une autre sacrée histoire !
La rédemptrice ©MyrrhaPuis des pèlerinages me conduisirent jusqu’à San Damiano, en Italie, où je me sentis liée et bouleversée par Padre Pio et toujours la Présence de cette Vierge.
Dans les pays tropicaux, j’ai découvert d’autres facettes de la Mère, avec la mer, l’océan Indien, et les déesses luxuriantes des tropiques, de l’Inde… La nature exubérante et ses couleurs vives et régénératrices du plein Sud me transpor¬taient. Ainsi que Ma Ananda Mayi, cette merveilleuse sainte, incarnation de la Mère Divine, qui m’accompagne et me bouleverse toujours (j’ai une photo d’Elle avec Yogananda en permanence dans mon atelier. Ce sont pour moi des modèles et aspirations de Vie et d’Être).
Toute une grande période suivit avec l’ancienne Égypte !
Avec le jardin de Nephtys, ce fut ma rencontre avec le parfum et le sacré de la Divinité au féminin, dans une reconnexion avec les déesses. (Douze peintures en naquirent et je créai ma maison d’édition en Dordogne : Nout Éditions.) C’est la déesse “Nout” qui est venue ! La déesse au corps constellé d’étoiles, réceptrice de l’énergie cosmique, car en Nout vit le ciel étoilé, la Voie lactée, “la” ciel, pont tendu entre les dieux et les hommes. La déesse nous dit : ‘’Je suis Nout, l’élevée, la grande dans l’horizon… Je ferai que tu sois nourri de mon lait afin que tu renaisses. Je t’offre toutes choses bonnes et pures. Prends-les afin que, grâce à elles, ton coeur soit rafraîchi pour le temps infini.’’
Et des centaines de mes peintures et enluminures reprises sur les cartes, des paroles de sagesse, des zodiaques du monde entier, des oracles égyptien, amé¬rindien, hindou, ont éclos… Nout donne joyeusement son lait d’étoiles…
La création d’un jeu de connaissance de Soi, tarot, oracle, jeu de l’oie, n’est jamais séparée de ma vie mais toujours en synchronicité avec les événements que je traverse, que j’expérimente.
Toute petite déjà, je dessinais des cartes, à 15 ans j’ai créé mon premier jeu, qui s’appelait « Dame Nature » avec une sorte de bande dessinée et des cartes. J’ai continué… Puis, lors d’un grand spectacle, The Legend of Thamar puis Georgian Legend, on me demanda un jeu de l’oie. Le but était de rejoindre la reine Thamar, la Dame du chevalier, son éternel féminin, une sorte de quête du Graal.
C’est alors que Monique Grande est venue me trouver. Les cartes du jeu “Féminitude” sont nées dans une belle ambiance créative et fraternelle avec Monique. (Féminitude, coffret livre +cartes, Le Souffle d’Or, 2003). Ce jeu est devenu un best-seller dans le genre !
Peu après, encore un autre aspect imprévisible de ce féminin aventureux s’est pointé : un ange-femme avec ‘’L’ange liberté», d’après l’intense poème de Victor Hugo. J’ai alors vécu un véritable roman dans ma vie, enfer puis paradis (accompagnée heureusement d’une thérapeute jungienne) que je transmutais en peinture et dénouais grâce à ce tarot de l’ange liberté. (Samuel Djian-Gutenberg et Myrrha, Le Tarot de l’ange liberté, Michel Jonasz éd. 2005). Ce jeu a joué son rôle d’initiation “dans la nuit noire de l’âme” pour des temps plutoniens, comme dirait Samuel Djian-Gutenberg, mon compagnon, qui en a écrit les textes. Dans ce tarot, Samuel apparaît dans l’arcane du Pèlerin des étoiles, le Fou de l’âme.
Car Samuel, tout comme moi, est lié à la Grande Mère par sa vocation : l’astrologie transpersonnelle, ou astrologie de l’âme. Par sa bonté profonde, sa sensibilité clairvoyante, son empathie naturelle et son amour inconditionnel, voilà un pur exemple du principe féminin incarné dans un homme, sur un plan subtil et humaniste.
MA RENCONTRE AVEC LA PRÉSENCE

Un jour, on m’offre une statue de la Vierge, ancienne et assez abîmée.
C’était le temps de Noël. Je prépare la statue avec une couche spéciale de pein¬ture blanche pour la repeindre, puis je la laisse sécher sur la table, pour la nuit, et je vais me coucher tranquillement. Mon lit est au bout de la chambre-atelier. Soudain, dans la nuit, une lumière douce me réveille : la statue est illuminée. Elle est là, au bout de mon lit. Elle est là. Et je la sens dans mon cœur. Au-delà de toute pensée, il n’y a que des larmes de gratitude à la place des mots.
Au petit matin, plus rien n’est comme avant. Et tous ceux qui venaient le percevaient. Même ma petite chatte Mayi en frémissait… Mystère.
Beaucoup plus tard, dans d’autres lieux, cela s’est répété. J’étais alors alitée durant de longues années douloureuses pour le corps. Pourtant, cette énergie du Divin Féminin me protégeait, m’aidait à garder la vie, car mon état était très précaire. La Présence Lumineuse me soutenait, et parfois, des phrases claires, impéra¬tives, orientaient mon esprit. Je peux dire que j’ai complètement changé de corps dans la même vie !
Merci à Samuel qui me tenait la main et qui a assisté à tout ce long processus alchimique avec patience et amour, merci aux “Amis de Myrrha” qui avaient créé l’association pour me libérer de l’aspect matériel. Merci.
Au fil de ces longues années d’émergence à moi-même, d’apprentissage d’un nouveau corps comme on le fait d’une nouvelle voiture, j’ai pu approfondir le pouvoir de l’art sacré, et comment l’adapter pour m’accompagner moi-même. Ainsi, au fond du lit, comme dans les hôpitaux, je dessinais alors sur de petits formats A4 à la plume Rotring. Et chaque petit point était une prière, le dessin était mon rosaire ou mon malla.
Cet art me transportait dans d’autres mondes, ou me mettait naturellement en état d’hypnose qui aidait à supporter la faiblesse du corps. Au fur et à mesure que je reprenais quelques forces, je pus enfin peindre les enluminures qui ont abouti au Voyage de Ritavan. (Samuel Djian-Gutenberg et Myrrha, Le Voyage de Ritavan, Le Souffle d’Or, 2012).
Ce petit enfant bleu, Ritavan, qui est l’enfant pur de cette énergie de lumière, porte le monde dans son coeur comme la Dame pleine de Grâce. Il en joue et en fait ressortir les lois de l’harmonie divine. Ritavan est l’enfant de Notre Déesse étoilée, un vrai porte-bonheur.
Aujourd’hui, je travaille à la suite de Ritavan, et maintenant une petite fille l’accompagne, qui ressemble à une petite déesse ailée.
Celle-ci m’a dit qu’elle représente le germe du Féminin Sacré, pour les temps qui viendront.
Elle marque, avec ses ailes lumineuses, la renaissance de ce nouveau monde, de ce nouveau féminin d’essence subtile et profondément spirituel dont notre terre et nous tous avons tant besoin !
Voici le message de cette fillette ailée, à toutes les femmes de la fin de ce siècle sombre :
Élevez- vous dans le monde céleste et subtil de l’essence du Féminin Divin qui nous ouvre grande la porte en ces temps de dérèglements, de dégénérescences et de folies suicidaires. N’ayez pas peur, séparez l’impérissable du périssable, ou, comme il est dit dans l’alchimie : séparez le subtil de l’épais. Donc, arrêtez de ramper, de vous vautrer, de vous regarder dans le faux miroir, la fausse apparence d’une société profondément malade, dans ce monde emprisonné et piégé de lui-même. Sortez des sentiers battus, changez de regard, afin de porter ce germe lumineux du Féminin Sacré dans les siècles futurs.
Comme le dit Rumi, un de mes poètes préférés : “Vous êtes né rempli de potentiels.
Vous êtes né rempli de bonté et d’assurance. Vous êtes né plein de rêves et d’idéaux.
Vous êtes né revêtu de grandeur. Vous êtes né avec des ailes.
Vous n’êtes pas né pour ramper, alors abstenez-vous.
Vous avez des ailes, apprenez à vous en servir et vous vous envolerez.” Oui, nous sommes chacune une petite déesse, chacune une déesse ailée, de la lumière de l’âme, de l’amour, de la joie, de la régénération et du jaillissement de la vie dans notre En¬vol !
Nous nous envolons avec nos ailes de déesse de la Lumière à la Lumière ! »
***Myrrha vient de publier une œuvre autobiographique : Je te salue ma vie, parcours d’une artiste indomptable (Ed Le Souffle d’or). Le principe du Féminin Sacré ©Myrrha


One thought on “MYRRHA, France

  1. J’aimerais savoir si vous êtes en rapport avec les peintures sur chêne Liège dans la forêt des maures 83 .
    Je les ai découvertes lors d’une ballade en me rendant depuis Collobrieres et redescendant du côté de Grimaud.
    Il m’est arrivé quelque chose qui m’a certainement sauvé la vie …..j’aimerais savoir leurs significations.
    Je vous remercie sincèrement.
    Monique

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