Muriel, la fée du tatouage réparateur

Véronique Cloître

Pour ce mois de mars et ses énergies de renaissance, je vous présente Muriel et son formidable travail qu’elle propose aux femmes opérées pour un cancer du sein.

Muriel, après avoir travaillé comme professeure de français et dans le domaine bancaire pendant 14 ans, est en quête de sens…

J’étais abonnée à un magazine féministe, dit-elle, et comme je le trouvais trop militant, je me suis désabonnée. Nous ne sommes pas des guerrières! Or par une belle synchronicité, je « tombe » sur ce même magazine que je me mets à feuilleter. Un article était consacré au tatouage réparateur. J’ai su instantanément que c’était cela, le pourquoi j’étais prête à quitter mon emploi. J’ai travaillé dur : cours de dessins pour apprendre la technique du trompe-l’œil, l’effet 3D, apprentissage chez un tatoueur talentueux qui croyait en mon projet, formation en colorimétrie et dermopigmentation réparatrice. Je me suis entraînée, entraînée encore sur des peaux synthétiques, des oreilles de porc, sur le torse velu de mon maître d’apprentissage et sur ma jambe… pour aujourd’hui tatouer des mamelons-aréoles aux femmes afin de leur redonner féminité et dignité. Car dans cette maladie, tu ne perds pas qu’un sein, mais bien souvent un compagnon et ta propre estime. Le sein après la reconstruction mammaire est souvent comme un membre absent que la femme ne touche plus. Mais en redessinant un mamelon-aréole, elle se réapproprie cette partie d’elle et peut à nouveau se sentir femme. Pour le compagnon aussi, c’est important.

Cette technique est permanente, sans risque de rejet. Elle va d’ailleurs au-delà du sein, puisqu’elle s’applique également comme camouflage des cicatrices et du vitiligo.

TÉMOIGNAGE

« Muriel est talentueuse et généreuse : je me regarde à nouveau dans la glace avec l’impression d’avoir un vrai sein, et d’être à nouveau une vraie femme . »

Du sens à sa vie, Muriel en a trouvé : Je travaille aujourd’hui en partenariat avec de nombreuses associations, des soignants, oncologues et chirurgiens. L’un d’eux m’a demandé d‘être intervenante pour un diplôme universitaire sur les plaies et cicatrisations. Puis, moi et une collègue, nous avons créé l’association After et nous nous formons aussi à cette technique.   

Étonnamment, je n’ai pas été touchée par cette maladie, mais j’appartiens à une lignée de femmes pour laquelle il n’existe pas de légitimité en tant que femme. Les liens avec ma mère ont toujours été douloureux. J’associe maintenant le mot mammaire à ma Mère. C’est un travail de réparation dans les deux sens.

Plus d’infos : https://www.lestatouagesdemuriel.com/


 

 

 

 

 

 

 

 

Véronique Cloître
Mieux la connaître

 

Erratum: La photographie originalement associée à cet article n’appartenait pas à Muriel de Les tatouages de Muriel.Nous sommes désolés de cette erreur de programmation.


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