Le premier besoin de la femme

J’ai passé une grande partie de ma vie à me demander comment faire pour la rendre heureuse, que faire pour qu’elle se sente pleinement femme en ma compagnie. Pendant des années, j’ai tenté de répondre à ce besoin inassouvi qu’elle exprimait périodiquement par ces quelques mots qui me faisaient si mal : « On ne fait jamais rien ensemble! ».

Et pourtant, j’en ai fait des choses pour elle au fil du temps. Les fleurs, les cadeaux, les massages, les sorties, les soirées, les mises en scènes… J’ai même passé une soirée entière à tricoter pour tenter de trouver la bonne activité, celle qui la comblerait. C’est vous dire si j’ai poussé loin l’exploration. Mais rien ne durait. D’une fois à l’autre, les résultats n’étaient jamais les mêmes. Un succès passé ne garantissait aucunement un succès futur. Comment s’y retrouver quand toutes les variables sont justement… si variables ?

Et puis un jour, je suppose que les astres étaient alignés, que j’avais suffisamment d’énergie, j’ai été frappé par une évidence. Est-ce que je prenais ses mots au pied de la lettre ? En fait, ce n’était pas vraiment de FAIRE dont elle avait si faim… non, c’était d’ÊTRE avec moi. Et je me suis aperçu, j’ai vu se dérouler tous ces moments manqués, toutes ces heures passées dans ma tête à calculer, à essayer de créer le moment « parfait ».

Et s’il n’y avait rien à faire ?

Délivré subitement de cet objectif implicite que je poursuivais – toujours le même : avoir du sexe en bout de ligne -, je me suis retrouvé là, avec elle, ici et maintenant. Étonnée de me sentir présent, elle s’est mise à se raconter, à s’offrir, à briller simplement d’un éclat que je voyais enfin, maintenant que je n’avais plus à penser à la prochaine étape, maintenant que j’étais vraiment avec elle.

Soulagé, j’avais enfin compris ce qu’elle me disait dans ses mots de femmes depuis si longtemps et que je n’avais jamais capté. Son premier besoin était si simple : être vue, reçue, accueillie entièrement, aimée sans condition! Et pour cela, je n’avais qu’à cesser de faire, qu’à sortir de ma tête pour me laisser enfin toucher par sa beauté-qui-rayonne, celle qui ouvre et nourrit le cœur de l’homme. Et ce fut le début de la vraie Rencontre…

Jean-Philippe Ruette
www.audeladesecrans.com


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