Il n’est pas facile aujourd’hui de retrouver le chemin de la masculinité sacrée. C’est un petit sentier à l’écart des autoroutes dont on a presque perdu la trace. Il est recouvert d’amoncellements de détritus accumulés pendant des siècles, de toute la violence faite à la nature, aux femmes, aux enfants et à la vie par les hommes, et par un système axé sur la compétition, la domination. Plus encore, il s’est perdu dans l’appropriation par le masculin du sacré…

Et pourtant.

Il est facile de revenir aux sources de la masculinité sacrée. Cela réclame seulement de voir le joyau en chaque être. Le joyau, c’est ce point de lumière qui brille dans le ventre et dans le cœur, qui fait que la vie est bonne à vivre, qui éclaire l’existence et rend un visage lumineux quand il fleurit dans un sourire, dans des yeux qui brillent. Dans « joyau », il y a joie et eau. L’eau de la joie qui coule et nous reconduit au lieu où « ça crée ».

Car le sacré, c’est cela qui ne cesse de créer la vie.

C’est le joyau, finalement, qui rend tout ce qu’il touche sacré. Le masculin sacré, c’est ce masculin honorant le joyau qui éclaire l’existence de l’intérieur, le protège et en prend soin. La masculinité sacrée, en l’homme comme en la femme, s’incarne alors dans la puissance qui se met au service de la vie. Elle laisse tomber les armures et les épées, tout ce qui fait le jeu de la domination, pour se découvrir la force d’assumer la vulnérabilité, la sensibilité, l’ouverture à soi et à l’autre. Elle s’en trouve régénérée et restaurée dans sa royauté, tout intérieure désormais.

Jean Gagliardi
Mieux le connaître


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