La Vénus à la corne

Camille Sfez

Il y a environ 25 000 ans, dans une grotte ou un sanctuaire, une femme (certainement) gravait une petite pierre. Elle y marquait les formes de la Déesse, tenant à la main une corne de bison sur laquelle 13 encoches étaient représentées. Nous croyons qu’en faisant cela, cette femme appelait la Déesse à se manifester, souhaitant qu’elle assure sa fertilité, qu’elle la protège dans tous ses cycles de vie et de mort. Elle se sentait reliée à la pierre sur laquelle elle gravait, au chant des oiseaux, à la rivière qui coulait non loin de là.

Des milliers d’années plus tard, la Vénus de Laussel a été découverte, témoin de cette vénération d’une déesse aux formes féminines, mais aussi de l’importance des 13 cycles lunaires contenus dans une année – le cycle lunaire comme mesure du temps. Que ressentait cette femme qui portait dans son corps ces cycles de la lune, qui ovulait sans doute quand l’astre était plein, qui saignait quand il faisait plus noir et que la profondeur de la nuit l’invitait à s’intérioriser? Avait-elle conscience que son cycle menstruel était lui aussi une unité de mesure du temps, que la sagesse de son corps était reliée au grand tout et qu’elle n’avait pas à chercher à l’extérieur ce qui était déjà en elle?

Dans la tente rouge, les femmes se rappellent ces premières artistes préhistoriques et la Déesse qu’elles vénéraient. Ce sont nos premières ancêtres, les plus vieilles de nos lignées, et leur sang coule encore dans nos veines. Alors à chaque lune nous honorons leur héritage, nous nous souvenons que nos corps sont sacrés et qu’il suffit souvent de s’arrêter et de demander pour sentir que nous sommes toutes reliées.

De tout cœur,
Camille Sfez

 


2 thoughts on “La Vénus à la corne

  1. La vie, telle un immense fleuve, coule depuis l’aube des temps pour arriver à nous. Jamais ce flot ne s’est interrompu.
    Il porte avec lui des brindilles… Des feuilles… Des petits cailloux… Mais aussi parfois des corps. Et nous ne savons pas toujours d’où viennent toutes ces infos.
    Nous portons en nous, sans en être conscients, la richesse des premières femmes. Nos Ancêtres…. Leur créativité, leur magie, leur peurs aussi. Chaque jour je les honore. Je les aime et ai appris à me mettre en paix avec elles aussi.
    Elles vivent en chacune d’entre nous avec notre Déesse intérieure…♥️

    1. Merci Nathalie pour ton commentaire. Tes mots sont doux, et éveillent la Déesse à mes côtés.
      Belle connexion à ta Déesse intérieure.

      Camille

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