La quête éternelle du Saint Graal

La légende dit que celui qui boira l’eau de cette coupe aura la jeunesse et la vie éternelle. Cette histoire ancienne que nous connaissons tous semble tissée dans la trame même de notre monde tellement elle résonne avec force dans notre imaginaire collectif.

Déjà enfant, je me voyais – chevalier recouvert de mailles brillantes – bravant dragons et tempêtes pour faire un pas de plus sur ce chemin sacré. En grandissant, j’ai pris conscience de la dimension symbolique de cette quête. Peu à peu, les lectures, les rencontres, tout cela prenait vie… La coupe de plus en plus se dessinait, se superposait à celle, divine, qu’on trouve dans le ventre de chaque femme.

Puis vinrent les grandes transformations, le passage au travers des illusions, des fausses croyances qui m’empêchaient de voir l’évidence, de sentir ton appel résonner dans mon ventre d’homme. Et c’est enfin vers toi, femme, que je me suis tourné, que je me suis élancé pour me désaltérer à ta source divine.

Aujourd’hui, je sais que j’ai trouvé le Saint Graal. Je sais aussi qu’il n’est jamais acquis à l’homme, tout chevalier qu’il puisse être. Chaque jour, je dois refaire cette route jusqu’à la source, chaque jour, je dois me rassembler, concentrer ma force et mon intention pour trouver un nouveau chemin jusqu’à ton centre le plus profond.

Il est bien des jours où j’échoue, n’effleurant que la surface de ton amour-qui-nourrit-jusqu’à-l’âme. Il est aussi des jours plus rares, des jours de fêtes, des jours où ma puissance, telle une flèche vive, traverse toutes tes portes, toutes tes barricades pour te mettre à nu, pour te révéler ta propre beauté et t’offrir à boire à ta propre source.

Il est des jours, comme hier, où ma quête s’accomplit l’espace d’un moment long comme une éternité. Il est des jours où tu m’offres à moi la grâce de me sentir si totalement et si pleinement homme. Merci femme de m’inviter chaque jour et de m’aimer si entièrement que même mes échecs ont la saveur des grandes victoires. Je t’aime et je te choisis encore aujourd’hui, comme au premier jour.

Jean-Philippe Ruette
audeladesecrans.com


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *