La peur d’être englouti

La première fois que j’ai vraiment eu peur d’une femme, je m’en souviens, c’est en tombant amoureux. Mon cœur s’étant ouvert d’un seul coup, je me suis retrouvé dans un lieu totalement inconnu. Un lieu où j’avais perdu tous mes repères, mon identité. Puis, l’euphorie grisante est retombée aussi soudainement qu’elle était venue, et j’ai rencontré la peur… Elle m’attendait, effrayante, immense. Je n’étais plus « moi-même », quel intense bouleversement intérieur pour moi qui ouvrait mon cœur aussi grand pour la première fois, nu devant cette inconnue, vulnérable, affolé.

C’était contraire à tout ce qu’on m’avait appris sur le fait d’être un homme-comme-il-faut, sans peur et sans reproche, maître de ses émotions, invulnérable. Alors, sans même réfléchir, je me suis enfui, loin et vite. Un réflexe conditionné de survie devant la peur, une peur viscérale, irrationnelle, qui semblait surgir du fond des âges…

C’était la première fois… Bien sûr, je n’en suis pas resté là. Si forte est la pulsion de se rapprocher, de s’aventurer vers l’inconnu, vers l’inconnue…

À chaque fois, on s’avance un peu plus et l’on commence à connaître un peu les « lieux ». Cet espace intérieur qui s’ouvre à partir du cœur de l’homme, cette brèche dans notre armure. Chaque pas demande du courage, de l’héroïsme, de l’abandon, une volonté d’aller au-delà des écrans.

Je sais que les femmes ont faim (si faim!) de cette ouverture. Elles ont un immense désir, un besoin d’être reçues, d’être accueillies dans le cœur de l’homme qui ose. Et je dirais même que la survie de notre monde-à-rénover dépend beaucoup de ce défi qui nous attend : l’homme et la femme vont-ils réussir à sortir de leur mental-qui-divise pour se reconnecter par les cœurs et les corps ? Allons-nous traverser le fossé pour enfin nous rejoindre ?

Les femmes sont prêtes. Elles ont recommencé à briller, elles se reconnectent avec leur ventre, avec leur pouvoir érotique, leur sensualité. Et maintenant, elles ont besoin de nous pour faire le reste du chemin.

Jean-Philippe Ruette

Artiste : Ana Mirallès

*https://www.facebook.com/audeladesecrans/photos/pb.507288222656067.-2207520000.1448468891./641908709194017

 


One thought on “La peur d’être englouti

  1. hummmmm comme c’est beau ! Merci pour ce merveilleux partage !
    OUI les femmes sont prêtes et elles tendent les mains pour être accompagnées sur le chemin…
    Et nourrir la terre de la rencontre sacré du masculin et du féminin.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *