La culpabilité féminine

Dans le modèle de couple « par défaut », celui hérité du passé, la femme devait se donner à l’homme. C’était dans le contrat, on appelait ça : le devoir conjugal. On pourrait croire que ce temps est révolu. Et pourtant, de nombreuses femmes le disent encore, la culpabilité est bien présente pour celles qui disent « non » un peu trop souvent.

Et oui, après tout, ne devraient-elles pas avoir le goût ?

Visiblement ce n’est pas le cas. Et pourquoi d’ailleurs ? Parce qu’elles ont un problème ? Parce qu’elles sont « défectueuses » ? Cela me semble un peu trop simpliste. Il semblerait que ce soit la réponse qui vienne aussi « par défaut » avec le reste. Et cette réponse s’accompagne presque toujours d’une émotion douloureuse à porter : la culpabilité.

La culpabilité de la femme de ne pas ressentir le même désir que l’homme, de se croire anormale. Mais aussi celle de l’homme qui finit par se sentir maladroit, rejeté, malaimé, honteux… Hum… Et si on se permettait de remettre le modèle en question, de jeter les vieilles réponses.

Les femmes ne devraient-elles pas avoir le goût, mais le goût de quoi ? Si vous prenez le temps de les écouter, elles vous diront qu’en général, elles ont besoin de connexion, de tendresse, de mots doux, de cœur AVANT même de penser à faire l’amour. Elles vous diront qu’il y a le mot « amour » qui suit le mot « faire ». Quand le cœur est au rendez-vous, alors là, ça change tout !

Messieurs, si vous vous sentez rejetés, essayez de prendre un peu de recul et de vous poser ces quelques questions. Est-ce que votre cœur est éveillé quand vous vous présentez devant elle ? Voici un indice pour le savoir : est-ce que sa beauté vous coupe le souffle, chasse vos pensées ? Est-ce un personnage de vos fantasmes ou bien une femme réelle qui se tient devant vous, ici et maintenant ? Ne serait-ce pas simplement vos croyances à propos de la sexualité qui vous séparent d’elle?

Mesdames, si vous ressentez de la culpabilité, sachez qu’elle résulte probablement du conflit qui existe entre votre ressenti qui vous dit « je n’ai pas envie de ça » et votre système de croyances qui vous dit « je devrais avoir envie de ça ». Votre ressenti vient de votre être authentique, de votre ventre, et c’est, de mon point de vue, ce qu’il y a de plus fiable en vous. Si vous ressentez de la culpabilité, alors c’est sûrement un indice qui pointe vers une fausse croyance à remettre en question. Non, vous n’êtes pas obligée et surtout pas d’avoir envie d’aller où votre cœur n’est pas. Peut-être est-il temps d’en parler (ou d’en reparler)…

En terminant, j’en suis convaincu, l’homme et la femme sont merveilleusement complémentaires, faits l’un pour l’autre. Si vous mettez en lumière vos ressentis, si vous posez les bonnes questions, alors les réponses ne pourront que vous trouver, que vous ouvrir encore et encore, et vous conduire, toujours plus loin, sur le chemin des retrouvailles.

~Jean-Philippe Ruette
Au-delà des écrans


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