La connexion des sexes

Jean-Philippe Ruette

Le mot « connecter » viendrait du latin connectere, qui signifie littéralement « lier ensemble ». La connexion des sexes serait donc un état où les amants se relient, où ils s’entrelacent d’aussi près qu’il soit possible de l’être, jusqu’à former un tout. Personnellement, je vois le désir sexuel comme l’une des réponses à un besoin qui me semble universel : celui de réunir ce qui a été séparé, celui de retrouver cette unité perdue.

Pourtant, en observant la sexualité « classique », je constate qu’elle n’est pas réellement un moment de connexion efficace. En effet, au lieu de se connecter durablement, la plupart des couples pratiquent une variante d’un va-et-vient qui va crescendo. Ces allées et venues plus ou moins frénétiques me font plutôt penser à quelqu’un qui voudrait éclairer une pièce en faisant jouer constamment l’interrupteur…

Ce peut être amusant quelques instants, bien sûr, mais au final, c’est difficile d’y voir quelque chose. Comment prendre ainsi toute la mesure d’un regard, d’un baiser, d’une caresse intérieure infiniment satinée et nuancée, si pleine de texture, de vibrations, de frémissements? Comment ressentir pleinement une vague détachée de l’Océan?

Si votre cœur sourit en lisant mes mots, alors je vous invite à vous offrir du temps toutes lumières allumées. Laissez vos sexes se fondre l’un dans l’autre en profondeur. Abandon, force, douceur, lenteur, puissance, accueil, tendresse sont autant de mots à laisser être quand vient le temps de laisser les vagues vous relier, vous étreindre et vous faire vibrer enfin, à la même fréquence.

Jean-Philippe Ruette
Mieux le connaître


One thought on “La connexion des sexes

  1. Merci Jean-Philippe, mon cœur souris en effet et pas que mon cœur. C’est étonnant de découvrir ce texte alors que j’ai rêvé cette nuit d’un personnage avec un très long sexe qui cherchait à m’étreindre , je me laissai faire pensant c’est une une fatalité. Et je me rendis compte alors que son sexe était arraché de son corps : séparé, un outils tenu dans sa main mais un outil démesuré, ne pouvant que blesser pensais-je. « s’il n’y a pas une profonde connexion unificatrice l’étreinte peut vite devenir un supplice, que n’ai plus à vivre ! » heureusement un autre personnage est resté du début à la fin juste derrière moi mais étendu tout près de moi , inconditionnel, juste à respirer avec moi. whaou! et je tombe sur votre texte qui illumine beaucoup ce rêve et mes prises de conscience à propos .
    Merci Jean-Philippe <3

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